Soutenance de thèse

Le Samedi, 4. décembre 2021 -
14:00 - 19:00
À distance

Madame Nora GALLAND

Soutiendra samedi 4 décembre 2021 à 14 h

Salle des Actes, n° 011, à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Études du monde anglophone

Titre de la thèse : Déclinaisons de l'injure raciste dans le théâtre anglais des XVIe et XVIIe siècles

Composition du jury :

  • M. Andrew HISCOCK, Professeur, Université de Bangor (Pays-de-Galle)
  • Mme Sujata IYENGAR, Professeure, Université de Géorgie (États-Unis)
  • M. Jean-Christophe MAYER, Directeur de recherche CNRS, Université Paul-Valéry Montpellier 3, codirecteur de thèse
  • Mme Ladan NIAYESH, Professeure, Université de Paris
  • Mme Nathalie VIENNE-GUERRIN, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse

Résumé de la thèse

Cette thèse se propose d’analyser un échantillon d’injures racistes extraites d’un corpus de soixante-dix pièces du théâtre Élisabéthain et Jacobéen. Il s’agit de comprendre les mécanismes de la construction de la race à travers le prisme de l’injure et de mettre en lumière les différentes formes que celle-ci peut prendre au théâtre, allant de l’interjection au portrait à charge ou même au silence. L’injure raciste se traduit par une certaine violence verbale mais celle-ci n’est pas forcément explicite. Elle peut en effet émerger dans des contextes inattendus, notamment dans l’éloge raciste. L’injure raciste est donc présentée comme se rattachant à la rhétorique épidictique et s’inscrivant donc dans une longue tradition de la démonstration des vertus et des vices. Si l’injure s’adresse à l’injurié, elle en dit davantage sur l’injurieur. Au lieu de se concentrer sur la différence raciale de l’injurié, cette thèse cherche à adopter une perspective originale en explorant la construction de l’identité raciale de l’injurieur. L’injure raciste sera ainsi présentée comme davantage révélatrice de la blanchité chrétienne de l’injurieur plutôt qu’une affirmation de la différence raciale de l’injurié. L’injure raciste dit la supériorité de l’injurieur, mais elle fait l’inverse en révélant sa vulnérabilité raciale. Cela remet en question le statut dominant de la blanchité dont le pouvoir est ainsi discrédité par la dimension dissidente de l’injure raciste. Celle-ci permet de contester le mythe hiérarchique sur lequel repose l’opposition entre la blanchité de l’injurieur et la différence raciale de l’injurié. Le cadre théorique s’appuie sur la théorie critique de la race, les études postcoloniales, l’intersectionnalité et le matérialisme culturel afin de déconstruire la structure du racisme systémique développée par l’injure raciste dans le théâtre anglais des XVI-XVIIe siècles.

Dernière mise à jour : 22/11/2021